Je pouvais sentir une douce brise fraîche sur mon visage. Elle provenait sans aucun doutes de l'océan qui s'étendait de tout son long face à moi, bordé par le sable fin ou j'avais plongé mes pieds. Le soleil disparaissait au loin, avalé par les vagues qui venaient s'écraser lentement devant moi. La plage était vide -normal pour un soir d'octobre- pourtant, malgré le froid et les quelques nuages qui peuplaient le ciel, je restais là, immobile. Il faut dire que j'aimais bien ce calme, cette tranquillité. Je me levais et marchais un peu le long de la plage, mains dans les poches, chaussures délaissées près de l'eau. Déjà, une première étoile avait fait son apparition, très haut dans le ciel. J'étais ici depuis assez longtemps... Assez pour remarquer qu'environ toutes les dix minutes, une mouette chantait un peu, avant de s'envoler je ne sais ou. J'étais venu à la plage sans rien, sans personne... Je dois avouer que je m'ennuyais un peu, seul sur cette grande étendue de sable. Je regardais autour de moi, mais ne distinguais aucune silhouette humaine. En revanche, je remarquais que les vagues avaient dangereusement approchées mes chaussures : elles étaient en train de se faire emporter par le courant.

Je couru vers elles, remontais mon jean au niveau de mes genoux, et avançais dans l'océan à pas lourd. Je tendais une main tremblantes vers mes baskets qui s'éloignaient doucement, et me penchais pour les attraper. Un pas de plus et mon  jean serait mouillé... Tant pis. Je n'avais pas envie de rentrer pieds nus. Je retentais tout de même un dernier petit penchent en avant qui me fit tomber tête la première dans l'eau salé mais peu profonde. Entre deux toussotements et halètements, j'attrapais brusquement mes chaussures qui flottaient juste à côté de moi comme pour narguer. Oui, j'arrive même à me faire troller par des godasses. Bref.

-Bon...

Je me levais, trempé, et regagnais le bord, avant de me retourner afin d'apercevoir les derniers rayons de soleil se faire avaler par l'océan.

Je sentis un poids tomber sur mes épaules et s'étaler sur mon dos. J'écarquillais de grands yeux et me retournais aussitôt, surpris. Je croisais alors le regard d'une jeune fille que je n'avais ni vu, ni entendu venir. Je ne la connaissais pas.

-Tu vas tomber malade si tu restes comme ça .

Mes lèvres entrouvertes s’allongèrent pour former un doux sourire. C'était gentil, surtout de la part d'une inconnue. Elle devait surement être élève au pensionnat ; c'était même une évidence !

-Merci beaucoup !

Je me levais, et plongeais mon regard écarlate dans ses yeux noirs comme la nuit qui approchait petit à petit. Autant se présenter, je ne voulais pas passer à côté d'une fille aussi sympathique !

-Je suis Aoshiki !

Dis-je en me montrant du doigt.

-Et toi ? Tu es du pensionnat, comme moi ?

Quoi qu'il en soit, elle était vraiment mignonne ! Raison de plus pour ne pas la laisser filer trop tôt.
J'avais tellement envie de prendre du bon temps avec les autres ! Je ne pouvais vraiment pas m'en empêcher. A cette idée je lui pris les mains, enthousiaste, armé de mon immense sourire et de mes yeux pétillants.

-En tout cas c'est super sympa pour la veste !

Ajoutais-je en remontant un peu le vêtement en question sur mes épaules.

-Mais, dit, tu n'as pas froid toi ?